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À propos de ​La Place:

''Quinze ans après avoir perdu son père, Annie Ernaux se souvient de la tristesse du deuil et du regret terrible de l’incommunicabilité. Elle retrace le parcours de cet homme rude à la tâche, une existence traversée par le désir de s’élever dans la société, d’échapper à sa condition originelle. Né dans un milieu paysan, garçon de ferme dès l’âge de douze ans, puis ouvrier à l’usine après la guerre, il devient après son mariage petit commerçant, patron d’un café épicerie à Yvetot, ville normande rurale. La narratrice par ses études, puis son mariage a poursuivi cette évolution, cette ascension sociale. Elle raconte la distance qui progressivement s’installe entre elle et son père. Transfuge de classe, elle appartient désormais à un milieu social, bourgeois et cultivé, qui a dédaigné ses parents, des gens simples, modestes. Dans ces vocables, il serait aisé d’entendre l’écho d’une certaine condescendance. Écartelée entre deux mondes irréconciliables, Annie Ernaux évoque les incompréhensions, le fossé qui s’était creusé entre eux.
Prix Renaudot 1984, ''La place'', quatrième livre d’Annie Ernaux, marque un passage à la première personne pour embrasser une dimension autobiographique assumée. Ce texte court, radical dans sa forme, puissant et troublant dans le propos, inaugure une démarche littéraire qui emprunte à l’ethnologie de l’intime. Annie Ernaux puise dans son expérience personnelle le sujet d’une analyse sociologique. La place du titre renvoie à la fois au commerce parental mais également à la place dans la société, la situation. Sur le fil des itinéraires personnels, le sien et celui de son père, l’autrice dit le déchirement intime, la fracture sociale expérimentée à l’échelle d’une famille. Annie Ernaux évoque la rupture avec son milieu d’origine, une rupture symbolisée par l’obtention du CAPES mentionnée au début du récit. Elle raconte la honte éprouvée devant les autres du fait du manque d’éducation et de culture de ses parents, le terrible remords de ce sentiment vécu comme une trahison, les non-dits entre un père et sa fille.
Au gré des souvenirs d’enfance, les anecdotes du quotidien, elle réunit des vignettes en un kaléidoscope d’instantanés vivants, incarnés. De son père, elle rend les volumes et la vérité par la parole, les gestes, les goûts. Quête de réalisme, proximité du sujet, Annie Ernaux s’inscrit dans un refus du romanesque, rejet de la poésie. Elle convoque sa mémoire dans des descriptions cliniques, dépassionnées, évitant ainsi l’écueil du sentimentalisme.
Son récit dénué de pathos présente de la façon la plus neutre possible, la réalité d’une condition sociale. L’« écriture plate » telle que la définit l’auteur, écriture blanche, à l’os engage un champs stylistique particulier, reflet d’une rhétorique éclairée. Verbe simple, phrases fluides sans aucune afféteries, dépouillement, la musique singulière des mots d’Annie Ernaux tend vers une épure radicale. L’autrice marque ainsi la distanciation avec un sujet particulièrement intime, trouve la justesse pour décrire un contexte sociologique, avec pudeur mais tout en assumant les éléments prosaïques du quotidien, jusqu’aux incidents les plus triviaux. Ainsi Annie Ernaux dépasse l’anecdote personnelle pour toucher à l’expérience universelle''.
Source: Annie Ernaux - Editions Gallimard - Poche Folio


À propos de Annie Ernaux:

Annie Ernaux, née Duchesne, a grandi en Normandie – à Lillebonne où elle est née en 1940, puis à Yvetot, où ses parents ont déménagé quelques années plus tard pour tenir un café-épicerie. Élève à l’école privée catholique, elle côtoie des filles de milieux plus aisés que le sien, et fait l’expérience de la honte sociale. En 1958, âgée de 18 ans, elle part pour la première fois seule, sans ses parents, travailler dans une colonie de vacances. Là, elle fera l’expérience de la sexualité et de la vie en collectivité, expérience qu’elle livrera dans Mémoire de fille. Dans ce même livre, elle évoque aussi son séjour à Finchley, dans la banlieue de Londres, comme fille au pair en 1960, avant qu’elle ne décide d’étudier les Lettres à l’Université de Rouen, abandonnant la formation entamée pour devenir institutrice. C’est à cette période qu’elle écrit son premier manuscrit, qui n’a jamais été publié. Les années qui suivent sont celles du mariage; de la réussite au Capes, puis à l’agrégation; de la naissance de ses deux fils; des années passées à Annecy, en Haute-Savoie, où elle est professeure dans le secondaire; et de la mort de son père, en 1967, alors qu’elle rend visite à ses parents en Normandie. En 1974, Annie Ernaux publie chez Gallimard son premier livre, Les Armoires vides, qui dépeint sous une forme romancée l’avortement clandestin qu’elle a subi en 1964, ainsi que sa trajectoire sociale de ‘transfuge de classe’. En 1977, elle déménage en région parisienne avec sa famille, quitte l’enseignement secondaire et devient professeure au Cned, le centre d’enseignement à distance. En 1983, elle publie La Place, un récit retraçant la vie de son père. Couronné du prix Renaudot, ce livre attire un large lectorat. Après son divorce, elle continue à vivre dans la maison de Cergy où elle réside encore. Dans les années 2000, elle quitte ses fonctions d’enseignante et signe Les Années, texte perçu par beaucoup comme l’accomplissement de son œuvre, tant sur le contenu que sur la forme d’autobiographie collective. Ce livre sera couronné du prix Marguerite Duras et du prix François Mauriac, et sa traduction en anglais a été sélectionné pour le prestigieux Man Booker International. Annie Ernaux a reçu plusieurs prix pour l’ensemble de son œuvre: le prix de la langue française en 2008 et le prix Marguerite Yourcenar en 2017. Ses textes ont été rassemblés en grande partie dans un Quarto publié en 2011 chez Gallimard (Ernaux est la première femme à être publiée dans cette édition de son vivant). En 2014, elle a reçu le titre de docteure Honoris Causa, décerné par l’Université de Cergy-Pontoise. En octobre 2022, elle reçoit le Prix Nobel de littérature « pour le courage et l’acuité clinique avec lesquels elle révèle les racines, les éloignements et les contraintes collectives de la mémoire personnelle ». Source: https://www.annie-ernaux.org/fr/biographie/



About Sandra Chaouche

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Sandra was born in Paris, but spent her childhood under the sun of Tunisia. She returned to Paris for her studies, afterwhich her curiosity for different cultures of the world brought her to Montreal. After working for various cultural organizations and international festivals typical of the Montreal cultural life, she moved with her family to Boston.



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